Aujourd'hui malgré le froid dû au fort vent, je suis partie en randonnée dans mes garrigues.
C'était magique comme hors du temps, les couleurs teintaient encore nos feuillus. la luminosité n'avait pas son pareil; le bleu de l'horizon se mélait à la mousse de la brume donnant un air irréel aux collines environnantes; le vent soufflait et refroidissait mon visage qu'un soleil essayait desespéremment de réchauffer.
A travers les trouées des arbres, il m'arrivait d'apercevoir le lointain. Je me sentai petite au milieu de cette immensité; je ne faisais alors plus qu'un avec la nature.
Celle ci s'endort doucement. les feuilles ne crissaient plus sous mes pas, elles étaient devenues la couette qui recouvre et protège la terre.
Besoin de se blottir en attendant le printemps, le renouveau.
Les sentes m'invitaient à les pratiquer, j'acceptai cette invitation et m'engageai dans la frondaison. Je marchai d'un bon pas car je ne pouvais laisser le froid me saisir mais j'aimai le sentir rosir mon visage et je laissai le vent balayer mes cheveux.
Dans cette environnement, je me sentai enfin moi; un peu sauvage, regardant de loin cette civilisation qui m'apporte certes mais qui me laisse toujours sur ma faim.
Là dans la marche, je me retrouve ; Je suis libre de toute contrainte, je laisse vagabonder mes pensées, et mon corps se retrouve enfin en harmonie avec mon âme.
Mon âme qu'a t-elle à toujours vouloir vagabonder... Je sais que ce n'est pas une fuite, juste une errance pour trouver peut être enfin ce qui manque à ma plénitude.
Je suis autre dans ce temps, je ne redoute ni le froid, ni la pluie, ni le vent, ni la chaleur; je m'adapte sans me battre alors que dans ma vie j'en suis toujours à mener le combat de la vie.
J'aimerai suivre le rythme des saisons, les laisser venir à moi mais j'ai l'impression de devoir aller vers elles sans prendre le temps de l'éveil ou de l'endormissement.
Tout va trop vite, une course continuelle, un rendement de la vie, à la vie. Combien, il serait plus interessant de vivre à son rythme comme on le fait à la marche, à son rythme, pas aux pas de l'autre mais à son propre pas; accélerer, ralentir, s'arrêter... rythmer son pas au bâton de la marche.
Me contenter du peu; on surdose toujours tout; là tout est sur soi, vêtements, chaussures sac à dos que l'on allège afin de ne pas s'encombrer.
Ne pas s'encombrer... comme l'on s'encombre dans la vie! et comme on laisse tout au moment du grand départ! A t-on besoin de tout ce qui encombre nos placards, ne pouvons nous aussi nous alléger de certains problèmes qui n'en sont pas et empoisonnent nos vies,?
Ce soir, j'ai retrouvé mon chez moi, et comble d'ironie le froid me semble plus difficile à supporter, besoin de retrouver le bleu de mon écran, de parler, de repartir en pensées sur les sentiers et grâce à ce petit moment, j'ai pu continuer à me laisser porter par la magie du moment de la journée.
MF